Littérature

Malentendu autour de la réforme de l’orthographe

Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire illimitée de l’Académie française a certifié dans une interview au Figaro ne pas saisir le déterrement d’une réforme de l’orthographe. La réponse de la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, ne s’est pas fait attendre.

«C’est avec intérêt mais aussi avec un vraie surprise que j’ai appris votre réaction publique aux nouveaux programmes de la scolarité obligatoire, diffusés le 26 novembre 2015 vous fustigez particulièrement la référence, toutefois semblable à celle de 2008, aux corrections de l’orthographe présentées par le Conseil supérieur de la langue française», répond la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, à l’Académicienne.

«Un Ébahissement raffermi par le fait que ces corrections sont ajoutées dans la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française et que l’Académie, toutefois jointe par le Conseil supérieur des programmes cet été, n’a fait aucune remarque sur la présence de cette référence», poursuit-t-elle.

Une réfutation à toute réforme de l’orthographe

Dans un entretien accordé au Figaro, Hélène Carrère d’Encausse atteste n’avoir «pas saisi les raisons qui justifient le déterrement d’une réforme de l’orthographe créée il y a un quart de siècle et où l’Académie française n’a pas participé, différemment de ce qu’on l’on a souhaité faire croire».

«Je suis étonnée d’entendre dire que c’est l’Académie française qui serait à l’origine de cette réforme de l’orthographe. Cependant, la l’Académie n’a jamais changé sa position sur ce point : une réfutation à toute réforme de l’orthographe, mais un accord respectant des conditions sur un nombre de diminutions, qui ne soient pas prescrites par une autorité et qui dépendent de l’épreuve du temps. Cette position est nettement formulée dans la déclaration de l’Académie votée de façon unanime dans la séance du 16 novembre 1989 et de laquelle elle ne s’est jamais départie», avait-elle indiqué.

Une «réforme» diffusée en 1990

Cependant des corrections de l’orthographe avaient été admises en 1990 comme l’indique ce document du Journal officiel datant du 6 décembre 1990 et signé par le secrétaire perpétuel Maurice Druon et envoyé au Premier ministre à cette époque, Michel Rocard. L’Académicien envoyait quelques conseils à propos de ces changements. Il énonçait que l’orthographe a avancé avec le temps et les usages.